histoire de midelt (suite 2)

Publié le par cherif

 Climat :
En raison de sa situation géographique entre deux chaînes de montagnes, le moyen et le haut Atlas, Midelt profite de paysages imprenables tout en en payant le tribut : le plateau est un couloir de vent qui souffle souvent à une vitesse dépassant 140 km à l’heure asséchant ainsi un sol déjà pauvre souffrant de la faiblesse d’une pluviométrie médiocre et irrégulière ne dépassant pas annuellement les 136 mm.
Ce constat a valu à Midelt le surnom de bled rrih, le pays du vent.
Le climat, aride et sec, très froid l’hiver, avec des pointes qui enregistrent jusqu’à plus de moins dix degrés la nuit, a forcément agi sur l’environnement. Les études pédologiques révèlent que le plateau de la haute Moulouya de Midelt est fort calcaire. Il a, de surcroît, subi de véritables agressions dues à une érosion aquatique et éolienne d’activité permanente dont les résultats montrent l’affleurement, par endroits, de dalles et de roches granitiques rouges ougrises.
La disparition progressive du couvert végétal, autrefois dense, accélère de manière notable cette érosion inlassablement aidée par le surpâturage et l’utilisation du combustible végétal pour les besoins quotidiens en cuisson et en chauffage.
Les plantes, encore vivantes, se réduisent grosso modo à l’alfa et à l’armoise blanche. Elles ont bien résisté non seulement aux agressions humaines mais aussi aux aléas du ciel qui a longtemps été avare de ces précipitations.
Le plateau a connu une bonne dizaine d’années de sécheresse au cours desquelles plusieurs troupeaux de chèvres et de moutons ont été décimés et des milliers d’arbres ont disparu. Midelt se retrouva avec un nouveau sobriquet : bled echih ou rrih, pays de l’armoise blanche et du vent.
Malgré son climat dur, Midelt est une terre fertile et généreuse ; elle est connue depuis longtemps par sa richesse minière qui été exploités jusqu’aux années 80, mais actuellement seule l’extraction des roches précieuses telles que la"Vanadinite " domine l’activité des habitants de la région surtout à Ahouli et Mibladen.

Il ne faut pas oublier le « passé glorieux » de Midelt, la première de la région de Meknès-Tfilalt qui ait connu l’installation de La Poste, et aussi d’une banque, ainsi que d’autres grands investissements concernant l’exploitation minière à l’époque, en outre ses richesses minières.

Car Midelt est aussi le pays du minerai, des roches précieuses. En effet, pendant plus de trente années et à partir de 1929, Mibladen et Ahouli avaient accueilli des milliers d’ouvriers et de techniciens mineurs venus de toutes parts travailler dans les grandes galeries souterraines à l’extraction du plomb que les Français acheminaient en grande partie vers les usines de Noyelle-Godault (Nord de la France). - (voir l'histoire des mines d'Aouli et Mibladen dans la rubrique "les habitants de Midelt]
L’activité commerciale était des plus florissantes à Midelt et la ville augmenta de volume en voyant naître de nouveaux quartiers à l’architecture relativement bâtarde.

Après l’indépendance, et dès les années soixante-dix, les mines d’Ahouli et Mibladen cessèrent progressivement leur activité. Le plomb ne rapportait plus beaucoup d’argent car les stocks faciles à exploiter étaient déjà épuisés. Une autre mine de plomb, Zaïda, d’exploitation à fleur de sol, ouvrit ses portes juste après et hérita d’une partie des anciens mineurs d’Ahouli tout en engageant d’autres venus de Zellidja de Oujda.

Midelt reprit de nouveau son souffle économique pendant encore une dizaine d’années. Le plastique commençait déjà à remplacer la fameuse galène dans l’industrie moderne et la mine de Zaïda ferma ses portes. Midelt sombra de nouveau dans la morosité économique depuis les années quatre-vingt.

Après la fermeture des mines
d ‘Ahouli, de Mibladen et de Zaida, leaders a l’époque
dans la production minière nationale, l’économie de la ville s’est éteinte progressivement, et dirigeait tous ses efforts par conséquent vers le secteur agricole, notamment à la production des céréales et à la culture et des pommes, principales
activités économiques de la régionEn plus la ville est très richepar les gisements de pierres fossiles de toutes sortes qui a donné naissance à une activité économique florissante,mais qui gagnerait à être organisée pour bénéficier au plus grand nombre.

Le nom de Midelt est lié depuis plusieurs dizaines d’années, aux pommes . Au cœur du moyen Atlas, cette petite ville marocaine est depuis 1945 un grand centre agricole basé sur l’exploitation des pommiers et occupe, au niveau national, la première place dans la production de ce fruit, tant sur le plan quantité, que sur le plan de la qualité.
La région produit également un grand nombre de variétés de pommes.
Le moussem des pommes était une fête célébrée chaque années au mois d’octobre, c’était une occasion pour la commercialisation et la publicité de ces produits et aussi le moment pour ce rencontrer et découvrir la beauté et le charme de cette région.
[il est malheureusement arrêté depuis plusieurs années – le prix demandé par pommier, aux agriculteurs – étant jugé par eux comme excessif – selon les uns ; les retombées économiques et commerciales ne revenant pas aux mideltis – selon les autres]

Cette ville demeure une des principales collectivités économiques et sociales de la région de Meknès-Tafilalet. Elle est entourée par plusieurs villages agricoles, touristiques et des sites d’exploitation minière

Publié dans lemidalti

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N
où pourrais-je me procurer ces documents sur Midelt où mon grand père s'est installé en 1920 et<br /> où j'ai vécu de 1932 à 1956
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P
je voudrai utiliser tes ecris sur midelt pour mon blog,puis je le faire?<br /> merci de la reponse<br /> je me suis regalé de relire les textes de midelt j'y ai vecu et j'en parle dans mon blog<br /> patrick,
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C
<br /> <br /> biensur que oui !<br /> <br /> <br /> <br />
H
Le passé glorieux de Midelt par ses exploitations minières ( Mibladen, Aouli, Zaida) au temps de Pennaroya et du BRPM doit rester une fièrté pour la région et pour ses mineurs...C'est le temps d'une génération...Certe les cours des métaux ont participé à la fermeture d'Aouli, mais de nos jours je pense qu'il y a un espoir de voir les puits et les galeries de la mine réactivés pour extraire la richesse de son sous sol....j' y étais dernièrement et j' y crois. En tout cas le contexte économique actuel est très favorable pour une reprise de l'activité de la mine d'Aouli. C'est ma pensée en tant que géologue minier. 
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C
eh oui ! et merci pour le commentaire